
Le podcast de la RTS (Point J) « C’est quoi , le devoir conjugal ? » revient sur la condamnation de la France par la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) pour son approche du « devoir conjugal », une décision qui marque un tournant dans la protection des droits des victimes de violences conjugales et sexuelles.
👉 Un pas de plus vers la reconnaissance du consentement comme un principe fondamental, dans le couple comme ailleurs.
La Fondation KidsToo a récemment participé à la visite de l’exposition « Plus fort que la violence » à Bâle, une initiative engagée dans la sensibilisation de la violence domestique.
Du 23 janvier au 7 février 2025, Bâle a accueilli cette exposition itinérante, immersive et bilingue. Plusieurs classes et groupes de jeunes ont pu explorer cette exposition, aux côtés de professionnels et de citoyens engagés.
Parmi les messages clés de la visite:
1 femme sur 5 est victime de violences conjugales au cours de sa vie, soit > 850 000 femmes concernées en Suisse. En 2023, environ 20’000 infractions ont été enregistrées par la police.
👉 La violence domestique est souvent invisible.
👀 Le rôle du voisinage est essentiel :
🔹 Être attentif aux signes, même subtils
🔹 Oser tendre la main et signaler en cas de doute
🔹 Soutenir les victimes en les orientant vers des structures d’aide
Pour en savoir plus, consultez : plus-fort-que-la-violence.ch.

📢 Une avancée majeure en France contre les violences conjugales
🔹 Le contrôle coercitif inscrit dans le Code pénal
🔹 Une réforme du Code civil pour mieux protéger les victimes et les enfants
L’Assemblée nationale a adopté une loi historique qui reconnaît enfin le contrôle coercitif comme un délit en France. Cette avancée permet :
✔️ Sanctions pénales sévères, avec jusqu’à 10 ans de prison et 1 million d’euros d’amende. (facteurs aggravants : violences sont commises en présence d’un enfant, d’incapacité de travail, handicap et vulnérabilité)
✔️ Modifications du Code civil pour mieux protéger les victimes et les enfants : prise en compte du contrôle coercitif dans les décisions de justice familiales, restriction ou suppression du droit de visite et de l’autorité parentale en cas de condamnation.
Ce n’est qu’un premier pas : quels défis restent à relever? 👇
La récente décision de la Cour Européenne des Droits de l’Homme contre la France, condamnant le fait de considérer le refus de relations sexuelles comme une « faute » dans une procédure de divorce, rappelle une vérité fondamentale : « tout acte sexuel non consenti est une forme de violence sexuelle ».
Mais qu’en est-il en Suisse ? Petit tour d’horizon 👇

KidsToo se réjouit de l’ouverture de la nouvelle consultation médico-légale pour adultes victimes de violences (CMLV) aux HUG -Hôpitaux Universitaires de Genève. Cette initiative essentielle offre aux victimes de violences domestiques un accès 24/24h à des soins médicaux spécialisés et à une documentation médico-légale gratuite, même en l’absence de dépôt de plainte.
👉 En savoir plus : https://www.hug.ch/cmlv/adultes-victimes-violence
Cette avancée s’inscrit dans le cadre des efforts du Conseil fédéral pour renforcer l’assistance aux victimes de violences domestiques et sexuelles, garantissant ainsi une prise en charge médicale et médico-légale adéquate. https://www.fedpol.admin.ch/bj/fr/home/aktuell/mm.msg-id-102711.html
KidsToo souligne l’importance cruciale de telles consultations pour assurer la sécurité, le soutien et la justice aux victimes. Nous encourageons toutes les personnes concernées à solliciter cette aide précieuse et rappelons que des professionnels spécialement formés sont disponibles pour accompagner chaque victime sur le chemin de la reconstruction.
Dans les séparations parentales, il est crucial de ne pas confondre les situations conflictuelles et celles marquées par la violence domestique. Pourtant, cette confusion persiste, même chez les intervenant.e.s en protection de l’enfance.
👉 Pourquoi est-ce si important ?
Ces deux contextes nécessitent des approches totalement différentes. Une mauvaise évaluation peut entraîner des conséquences graves :
- Pour le parent victime, qui peut se retrouver exposé.e à davantage de contrôle ou de harcèlement.
- Pour les enfants, dont la sécurité et le bien-être doivent rester la priorité absolue.
Former et coordonner les professionnel.le.s est essentiel !
- Différencier clairement conflits et violences.
- Comprendre les dynamiques de pouvoir spécifiques à chaque situation.
- Favoriser une collaboration interdisciplinaire et des outils adaptés.
📌𝗨𝗻 𝗮𝗽𝗲𝗿𝗰̧𝘂 𝗱𝘂 𝗿𝗮𝗽𝗽𝗼𝗿𝘁 de l’Observatoire latin de l’enfance et de la jeunesse (2024) dans le carrousel ci-dessous.
🔗 𝗟𝗶𝗲𝗻 𝘃𝗲𝗿𝘀 𝗹𝗲 𝗿𝗮𝗽𝗽𝗼𝗿𝘁 𝗰𝗼𝗺𝗽𝗹𝗲𝘁 ICI
La Suisse manque cruellement de places dans les maisons pour femmes
Le récent reportage de la SRF (Schweizer Radio und Fernsehen) met en lumière une réalité alarmante : des maisons pour femmes pleines à craquer, un manque de coordination entre les cantons, et une promesse politique de lutte contre la violence domestique qui reste souvent lettre morte.
Le Conseil fédéral et plusieurs cantons ont reconnu l’importance de combattre la violence domestique. En 2018, la Suisse a également ratifié la Convention d’Istanbul. Mais les moyens nécessaires pour protéger les victimes ne suivent pas. Tant que des ressources suffisantes ne seront pas allouées pour offrir des hébergements sûrs, ce sont les femmes et leurs enfants qui en paieront le prix.
Pourtant, des approches efficaces existent ailleurs, comme en France, où les centres d’observation judiciaire placent les auteurs des violences sous surveillance tout en permettant à la famille de rester dans le logement. Une réflexion sur ces modèles pourrait enrichir les politiques suisses.
Voici quelques chiffres issus du rapport d’activité 2023 du DAO (Dachorganisation der Frauenhäuser Schweiz und Liechtenstein):
Un podcast incontournable sur le contrôle coercitif dans les violences intrafamiliales

Dr. Andreea Gruev-Vintilă est chercheuse en psychologie sociale et maîtresse de conférences HDR à l’Université Paris Nanterre. Elle est reconnue internationalement pour ses travaux sur les violences intrafamiliales, les stéréotypes de genre et les normes sociales. En 2023, elle a publié un ouvrage clé « Le contrôle coercitif : au cœur de la violence conjugale », qui contribue à façonner les législations et sensibilisations à travers le monde.
Dans cet épisode du podcast « Un poing c’est tout », Dre Gruev-Vintilă répond au micro d’Adrien Roland Boulogne. Elle explore en profondeur le concept de contrôle coercitif dans le cadre des violences intrafamiliales, en détaillant les mécanismes psychologiques et normes sociales qui en font une forme de violence particulièrement insidieuse. Elle évoque notamment l’historique du développement de ce concept dans le contexte conjugale, les défis législatifs et les implications profondes pour les victimes.
À écouter absolument ICI
En Suisse et ailleurs, le concept d’aliénation parentale suscite des débats intenses et continue d’être utilisé dans les affaires de garde d’enfants, malgré son absence de fondement scientifique.
Ce pseudo-concept est souvent invoqué dans les affaires de garde d’enfants, au détriment des mères victimes de violence domestique, exposant ainsi les enfants à des environnements dangereux.
Le rapport 2023 de la Rapporteuse spéciale des Nations Unies (UN) sur la violence contre les femmes et les filles, Reem Alsalem, a pour objectif de mettre en lumière l’impact de l’aliénation parentale sur les décisions judiciaires et de souligner ses conséquences sur les droits des femmes et la protection des enfants.
Le rapport complet est disponible en plusieurs langues ICI.
Des éléments clés du rapport sont présentés dans la vidéo ci-dessous.
La maltraitance infantile est révoltante
Alors que 2024 touche à sa fin, KidsToo fait le bilan d’une année riche en projets et en engagements.
Parmi ces projets, notre lutte pour faire inscrire le contrôle coercitif dans la loi.
Nous avons eu la chance de pouvoir compter sur des soutiens précieux, dont celui de Jacqueline de Quattro, conseillère nationale engagée de longue date dans la protection des victimes. Elle s’exprime à ce sujet dans cet article du Blick .
Le travail continue en 2025. Nous redoublerons d’efforts pour que les politiques entendent notre voix et acceptent ce postulat vital pour la protection des enfants et des victimes de violences intrafamiliales.
Merci à toutes celles et ceux qui marchent à nos côtés dans ce long cheminement.