🎙️ radiofrance – Le contrôle coercitif est-il au cœur des violences conjugales ?
Trois invitées analysent ce concept et son difficile ancrage juridique en France sur France Culture:
Élodie Tuaillon-Hibon, avocate, spécialisée dans les violences sexuelles et les féminicides
Andreea Gruev-Vintila, psychologue sociale, maîtresse de conférences à l’Université Paris-Nanterre
Isabelle Rome, magistrate, ancienne ministre déléguée à l’Égalité entre les femmes et les hommes
Découvrez les messages clés de l’émission dans notre carrousel ⬇️
Et écoutez l’émission ici : France Culture – Podcast
Chez KidsToo, nous sommes convaincus que le droit suisse actuel ne permet pas de protéger efficacement les victimes de violences conjugales.
L’introduction du contrôle coercitif comme infraction serait une avancée juridique, sociale et symbolique majeure.
Mais cette reconnaissance ne suffira pas : il est essentiel de définir précisément cette notion pour éviter tout risque de retournement contre les victimes.
Et surtout, former l’ensemble des acteurs de la chaîne judiciaire et sociale est indispensable pour assurer une application cohérente, protectrice et juste.
🎥 Les replays sont en ligne
Le cycle de conférences Approche pluridisciplinaire de l’emprise, organisé par Cathy Pomart, Blandine Mallevaey et Anastasia Conroux, est désormais disponible sur YouTube.
🧠 Une approche croisée entre droit, psychologie, psychiatrie, sociologie, médecine…
👥 Cinq conférences, cinq thématiques : genèse de l’emprise, emprise dans le couple, sur l’enfant, dans le champ de la santé, et perspectives juridiques.
📺 Accédez à la playlist complète ICI :
C3RD Centre de recherche FLD
Avec la participation de :
🔹 Marie-France Hirigoyen
🔹 Jean-Luc Viaux
🔹 François-Xavier Roux-Demare
🔹 Anastasia Conroux
🔹 Geneviève Payet
🔹 Gwénola Sueur
🔹 Pierre-Guillaume Prigent
🔹 Caroline Siffrein-Blanc
🔹 Nicolas Puluhen
🔹 Christine Lazerges
🔹 Claire Gillet
🔹 Érick Gokalsing
🔹 Alice Caravetta
🔹 Liliane Daligand
🔹 Agathe Voillemet
🔹 Donatien Le Vaillant
🔹 Nasha Patel
🔹 Sophie Paricard
🔹 Andreea Gruev-Vintila
🔹 Cathy Pomart
La violence domestique touche de plein fouet les enfants. Et ils ne doivent pas être considérés comme témoins passifs, ils sont (co-)victimes.
Des institutions comme Pro Juventute et sa plateforme 147 jouent un rôle vital pour soutenir les enfants et les jeunes en détresse. Mais elles ne peuvent porter ce combat seules.
Il est urgent d’appliquer le statut de co-victimes de ces enfants dans la loi, dans les dispositifs d’aide, dans notre regard collectif.
L’interview de Anne-Florence Debois, responsable politique et médias pour la Fondation Pro Juventute, est à écouter ici:
Plus d’infos sur les statistiques du 147:
⚪ 𝗕𝗹𝗮𝗻𝗰 𝗽𝗼𝘂𝗿 𝗹𝗲 𝗱𝗲𝘂𝗶𝗹. 𝗢𝗿𝗮𝗻𝗴𝗲 𝗽𝗼𝘂𝗿 𝗹𝗮 𝗹𝘂𝘁𝘁𝗲.🟠
Une femme a été tuée à Épagny. Une de plus. Une de trop.
Mais qu’est-ce qui n’a pas fonctionné ? Qu’est-ce qui aurait pu, aurait dû, être fait autrement pour éviter ce drame?
L’auteur était sous enquête pour violences conjugales. Il y avait des signaux. Des alertes. Mais pourquoi n’ont-ils pas suffi ?
- Les professionnel·les manquent de formation pour identifier le contrôle coercitif.
- Notre Code Pénal ne permet pas de considérer l’ensemble du parcours de violence. Les faits passés, prescrits et isolés sur le papier, ne sont pas évalués dans leur continuité. Alors même qu’ils s’inscrivent dans une dynamique de contrôle, de domination et de danger croissant.
Des solutions existent. Les chiffres sont connus. Les professionnel·les sur le terrain alertent depuis des années. Mais tant que la volonté politique ne suit pas, les mêmes tragédies se répéteront.
La marche blanche et orange de ce vendredi 19 avril à Bulle est bien plus qu’un hommage. C’est un cri collectif pour dire stop à la violence, au silence, à l’inaction.
Davantage de moyens et questionner le masculin, une recette de lutte contre les féminicides : https://www.rts.ch/info/societe/2025/article/feminicides-manque-de-moyens-et-masculinite-toxique-au-c-ur-du-probleme-28854147.html
Le cri d’alarme du terrain après le 12e féminicide de l’année : https://www.24heures.ch/feminicide-d-epagny-le-terrain-appelle-a-plus-de-moyens-669690047033
Le meurtrier était sous enquête pour violences conjugales: https://www.24heures.ch/feminicide-d-epagny-lauteur-etait-sous-enquete-pour-violences-conjugales-639927811090?trk=feed_main-feed-card_feed-article-content
Pour lutter contre ce fléau, cette criminologue appelle à mieux éduquer les jeunes garçons : https://www.laliberte.ch/articles/suisse/face-aux-feminicides-la-criminologue-nora-markwalder-appelle-a-mieux-eduquer-les-jeunes-garcons-1020500?srsltid=AfmBOop_BquQzKaP0IuqMCFIBQx154XQ22tcZCz9PqNK5JET-KX8tO7N
Elle-même victime de violences domestiques, cette Gruérienne organise une marche blanche et orange vendredi à Bulle : https://www.laliberte.ch/articles/regions/gruyere/une-marche-blanche-et-orange-se-tiendra-vendredi-a-bulle-1020861?srsltid=AfmBOoqsjW9L5zcif14OpBGD38oljtyQoQrRcqLmivsAv6s_5_S2D5Oo

Image: Keystone
Violence domestique : des données cruciales menacées par des coupes budgétaires
📉 Les nouveaux chiffres de la Statistique policière de la criminalité (SPC) confirment une réalité alarmante : la violence domestique reste un problème majeur en Suisse. Mais ces chiffres ne capturent qu’une fraction de l’ampleur réelle du problème…
Des lacunes statistiques préoccupantes :
❌ Les enfants témoins de violences : Les mineurs présents lors d’actes de violence domestique ne sont pas comptabilisés, alors qu’ils subissent des traumatismes durables. Selon des études suisses, dans environ la moitié des interventions policières, des enfants sont présents.
❌ Des différences cantonales opaques : Les données consolidées au niveau suisse ne permettent pas d’évaluer l’impact des politiques locales. Or, certaines mesures pourraient être plus efficaces que d’autres.
❌ Une vision incomplète des dynamiques de violence : Qui sont les victimes et les auteur-e-s ? Existe-t-il des facteurs de risque spécifiques ? Qu’en est-il des contre-plaintes stratégiques ?
❌ Absence de suivi dans le temps : Les chiffres sont publiés sur une base annuelle, sans permettre d’évaluer l’évolution de la violence dans la durée. Impossible de mesurer l’efficacité des mesures mises en place et les risques de récidives.
✂️ Des coupes budgétaires qui aggravent la situation.
Plutôt que de combler ces lacunes, l’OFS subit une réduction de ses ressources, limitant encore sa capacité à analyser et publier ces données essentielles. Sans chiffres précis et fiables, comment espérer adapter les politiques publiques de manière efficace ?
📢 Des conséquences graves pour les politiques publiques
🔹 Sous-estimation de l’ampleur du phénomène
🔹 Coûts mal évalués
🔹 Mesures de prévention et protection inadaptées
🔹 Un manque de responsabilité politique
Les données existent. Elles doivent être exploitées et renforcées, pas abandonnées. KidsToo, en collaboration avec Prof Dorian Kessler (Berner Fachhochschule), a lancé le projet « Coûts de la violence dans le couple : mise en relation et analyse des données de la statistique policière de la criminalité ». Mais pour aller plus loin, l’engagement de l’OFS et des autorités est indispensable.
Plus d’info sur le projet KidsToo: https://www.kidstoo.ch/projets-2/appariement-db-ofs/
Coupe budgétaire dans les médias : https://www.rts.ch/info/suisse/2025/article/coupes-budgetaires-l-office-federal-de-la-statistique-reduit-ses-activites-28829152.html

🔴 Comment la justice familiale met-elle en danger les victimes de violence domestique ?
Dr Emma Katz est une chercheuse britannique reconnue dont le travail met en lumière les conséquences du contrôle coercitif sur les enfants et les jeunes.
📄 Nous avons traduit son article “Contrôle coercitif, tribunal de la famille et thérapie systémique et familiale : une combinaison infernale” pour qu’il soit plus accessible à la communauté francophone.
Elle y montre comment :
- Les tribunaux familiaux minimisent la gravité du contrôle coercitif, imposant aux victimes des contacts forcés avec leur agresseur.
- Les décisions de justice privilégient souvent l’agresseur, en accusant les parents protecteurs (souvent les mères) d’”aliénation parentale”.
- Certains enfants sont contraints de suivre des thérapies pour “pardonner” leur agresseur, sous peine d’être séparés du parent qui tente de les protéger.
- Les juges, psychologues et travailleurs sociaux manquent de formation sur ces violences, ce qui les empêche de prendre des décisions réellement protectrices.
📢 Il est urgent de repenser la justice familiale pour protéger les enfants.
🔗 Article original en anglais : Lien
📄 Traduction en français : Lien
⏳ Une bataille de plus de 15 ans pour pénaliser le stalking en Suisse ! ⏳
Un combat semé d’obstacles
La première motion demandant la reconnaissance du stalking date de 2007. Pourtant, il aura fallu près de 17 ans de débats, de réticences politiques et d’inaction pour enfin aboutir à une loi spécifique. Ce long chemin illustre la difficulté de faire reconnaître le calvaire des victimes et l’ampleur du vide juridique auquel elles étaient confrontées.
Un problème bien plus large que la violence domestique
En Suisse, entre 30 et 50% des cas surviennent après une séparation mais le stalking ne concerne pas uniquement les violences domestiques. Le harcèlement obsessionnel peut toucher n’importe qui, à tout moment.
Un changement attendu en 2026
Le nouveau texte pénal définira enfin le stalking. Cette reconnaissance est une avancée majeure pour les victimes qui se battent depuis des années pour que leur souffrance soit prise au sérieux.
📌 Pour approfondir :
📰 Article 24H : Nouvelle loi pour dire stop aux harceleurs
📜 Initiative parlementaire : Texte officiel
🎙️ Interview RTS : Le harcèlement obsessionnel pourrait entrer dans le Code pénal
📢 CAS en représentation de l’enfant – Ouverture des inscriptions 📢
Le droit de l’enfant à être entendu et représenté est un principe fondamental. Pourtant, la mise en œuvre de ce droit reste un défi en Suisse. C’est pourquoi l’Université de Fribourg/Universität Freiburg, en collaboration avec l’Université de Genève, propose une formation interdisciplinaire.
🎯 𝗢𝗯𝗷𝗲𝗰𝘁𝗶𝗳𝘀
Ce CAS vise à renforcer les compétences des professionnel·le·s dans la représentation des enfants en justice, en combinant droit, psychologie et travail social. À l’issue de la formation, les participant·e·s seront en mesure de:
✔ Comprendre leur rôle spécifique en tant que représentant·e de l’enfant
✔ Appliquer leurs connaissances juridiques et méthodologiques dans les différentes procédures
✔ Communiquer efficacement avec les enfants et les jeunes
✔ Travailler en réseau avec les différents acteurs impliqués
🎓 𝗣𝗼𝘂𝗿 𝗾𝘂𝗶?
Avocat·e·s, juristes, travailleurs sociaux, juges des mineur·e·s, greffiers, procureur·e·s, policiers, curateurs, éducateurs, psychologues, médiateurs… Toute personne engagée dans la défense des droits de l’enfant.
📍 𝗟𝗶𝗲𝘂: Fribourg
📅 𝗗𝗮𝘁𝗲𝘀: De décembre 2025 à mai 2026 (13 jours de formation répartis en 5 modules)
🔗 𝗣𝗹𝘂𝘀 𝗱’𝗶𝗻𝗳𝗼𝘀 𝗲𝘁 𝗶𝗻𝘀𝗰𝗿𝗶𝗽𝘁𝗶𝗼𝗻𝘀: lien
KidsToo a eu l’occasion d’intervenir dans le cours de droit pénal de l’Université de Lausanne pour une présentation intitulée « Vers une pénalisation du contrôle coercitif : Enjeux juridiques et humains dans les violences intrafamiliales ».
Un immense merci à la Professeure Perrier-Depeursinge pour cette opportunité précieuse d’échanger avec les étudiant·e·s en droit.
Sensibiliser et former les futurs acteurs judiciaires est essentiel pour mieux identifier, comprendre et lutter contre les mécanismes des violences intrafamiliales. Une justice informée est une justice plus protectrice.

Journée internationale des droits des femmes
En cette journée particulière, nous célébrons les avancées dans la lutte contre les violences domestiques en Suisse. Si le chemin reste long et les défis immenses, il est essentiel de reconnaître et d’applaudir chaque progrès, chaque engagement, chaque victoire – grande et petite.
Nous saluons toutes les personnes qui, chaque jour, se battent pour cette cause. Chacun.e d’entre nous peut agir : en écoutant, en dénonçant, en sensibilisant. Ensemble, nous faisons la différence. ✊
Découvrez quelques avancées récentes en Suisse ⬇️