Un autre regard sur la difficulté de porter plainte selon le type d’infraction. Influences de l’âge, du sexe de l’auteur-e et de sa relation avec la victime de 2018 à 2023

Le rapport établi par KidsToo est disponible ici.

L’essentiel en bref

Si globalement, la difficulté à porter plainte pour les victimes de violence domestique est supérieure à celle des victimes de « non domestique » d’un facteur oscillant entre 2.9 et 3.25 entre 2018 et 2023, elle varie fortement entre les différents types d’infractions selon la catégorie d’âge, le sexe de l’auteur-e et son type de relation avec la victime.

Pour les deux types d’infractions ayant un nombre d’auteur-e-s permettant une analyse pour les auteur-e-s majeur-e-s et le sexe de l’auteur-e-s, il ressort que la victime a 6 à 7 fois plus de difficultés à de déposer plainte lorsque l’agresseur masculin est son « Partenaire » pour des infractions « Lésions corporelles et voies de fait ». Ce facteur de difficulté de porter plainte [FDPP] monte à 10 pour les « Extorsions et chantage, menaces, contrainte ».
Lorsque l’auteur est un « Ex-Partenaire », ce FDPP est seulement entre 3 et 4, respectivement entre 4 et 5 pour ces deux types d’infractions. Pour les auteurs ayant une relation de type « Autres[1] », ces FDPP sont environ de 5, respectivement entre 6 et 8.

Le tableau est quasiment le même pour les auteur-e-s majeur-e-s hommes et femmes confondus.

Si l’auteure est féminine, la victime (généralement « le » victime) de son « Partenaire » à un FDPP de 2 pour les infractions de type « Lésions corporelles et voies de fait » et de 3 pour les infractions « Extorsion et chantage, menaces, contrainte ». Pour une auteure « Ex-Partenaire », le ratio est de 1, respectivement de 2.
Pour les victimes d’auteures « Autres », les FDPP sont de 4.5, respectivement entre 6 et 8, soit grosso modo le même que pour les auteurs masculins « Autres ».

Pour les autres types d’infractions, vu le faible nombre d’auteur-e-s mineur-e-s ou d’auteures, les FDPP calculés présentent de grandes variations et/ou sont peu ou pas représentatifs.
Seuls les facteurs calculés pour les auteur.e.s majeurs.e.s, respectivement masculins pour l’année 2023 sont présentés ci-dessous.

Pour les infractions « Autres infractions contre la liberté » la victime d’un-e auteur-e « Ex-Partenaire » a un FDPP de 2.2 (resp. 5.1) mais un FDPP de 6 (resp. 10.5) lorsque l’auteur‑e est le « Partenaire » actuel. Pour une victime ayant une relation « Autres » avec l’auteur-e, le FDPP est de 5.1 (resp. 7.3).

Lors d’infractions à connotation sexuelle (« Actes d’ordre sexuel avec des enfants », « Actes d’ordre sexuel avec des personnes dépendantes », « Contrainte sexuelle, viol » et « Autres infractions contre l’intégrité sexuelle »), les FDPP qu’ont les victimes de leur « Partenaire » masculin sont inférieurs à ceux mis en évidence précédemment. Par ordre décroissant, ils se situent entre 9.2 pour les infractions « Autres infractions contre l’intégrité sexuelle », 2.1 pour « Actes d’ordre sexuel avec des enfants », 1.7 pour « Contrainte sexuelle, viol » et 1.2 pour les « Actes d’ordre sexuel avec des personnes dépendantes ».

Lorsque l’auteur masculin n’est plus que l’« Ex-Partenaire », le FDPP pour la victime est de 3.7 pour les infractions « Autres infractions contre l’intégrité sexuelle » , 1.3 pour « Actes d’ordre sexuel avec des enfants », 0.9 pour « Contrainte sexuelle, viol » et 0.7 pour les « Actes d’ordre sexuel avec des personnes dépendantes ».

En estimant le nombre d’auteur.e.s avec les FDPP calculés en fonction du sexe de l’auteur-e et de sa relation avec la victime, les auteurs hommes représentent entre 85 et 90% des auteur-e-s et non plus « seulement » 75%. Par simplification, en admettant qu’à un auteur homme correspond une victime féminine, le 85 à 90 % des victimes sont des femmes. C’est une mise en évidence supplémentaire que la violence domestique est due aux hommes contre des femmes, de manière encore plus flagrante que ce qu’indique la SPC. Il faut espérer que cela incitera les politiciens et les juges à ne pas « abuser » de l’égalité des sexes en présence de violence domestique et qu’ils admettent que cela va à l’encontre de la Convention d’Istanbul en vigueur en Suisse depuis le 1er avril 2018.

[1] La catégorie « Autres » regroupe les « Parents, substituts parentaux de l’enfant » et « Autres liens familiaux »

Violence domestique en Suisse
Un autre regard sur la statistique policière de la criminalité de 2009 à 2023

Le rapport établi par KidsToo est disponible ici.

L’essentiel en bref

Violence domestique

Année après année, les données à notre disposition montrent que la violence domestique est encore et toujours une affaire de genres. Les femmes sont les principales victimes (lésées) et les infractions sont principalement le fait des hommes. La nationalité (suisse ou étrangères) des femmes n’a que peu d’influence, que ce soit au niveau des personnes lésées ou prévenues.

Les indicateurs officiels ne traitent que de la violence définie comme grave. La violence de  »non grave » ne bénéficie pas de son indicateur propre.

Violence grave

Constatant que les indicateurs officiels desservent le problème de société que représente la violence domestique, la fondation KidsToo a développé des indicateurs qui dans leurs dernières versions :

La nationalité (suisse ou étrangère) des femmes lésées influence peu la proportion de femmes lésées ou prévenues de violence grave. Les étrangères lésées sont, relativement, un peu plus souvent victimes que les suissesses alors que pour les personnes prévenues, ce sont les suissesses qui sont relativement un peu plus souvent prévenues que les étrangères.

Violence « non grave »

Le nombre de personnes lésées est sur une tendance à la hausse depuis 2011. Il atteint 17’000 à 18’000 personnes depuis 2019. La proportion de femmes, si elle est en baisse depuis 2011 est encore de quasiment 75%. Comme pour la violence grave, la nationalité (suisse ou étrangère) des femmes influence peu la proportion de femmes lésées ou prévenues de violence <grave.

Violence psychologique

Le nombre de personnes lésées d’infractions de violence psychologique selon l’indicateur ODD 5-6-K2 augmente régulièrement. Il a passée de env. 7’000 à env. 9’500 entre 2011 et 2023. La proportion de femmes lésées est en légère baisse sur la même période, passant de 81% à 76%.

Violence domestique vs « non-domestique »

Infractions présentes dans les deux environnements de violences

Le nombre de femmes victimes de violence domestique (13’984 en 2023) est légèrement inférieur à celui des femmes victimes de violence « non-domestique » (15’123 en 2023). Cependant, si on prend en compte la difficulté supplémentaire[1] pour les victimes de violence domestique pour porter plainte (facteur de 3 environ) on arrive finalement à un nombre de victimes féminines de violence domestique (plus de 42’000 en 2023) largement supérieur à celui des femmes victimes de violence « non-domestique ».

Violence grave

Violence psychologique

Si la violence domestique psychologique est bien une violence genrée avec 75 – 80% de femmes lésées, celle « non-domestique » ne l’est pas pour les femmes. La proportion de femmes lésées n’atteint « que » environ 35- -40% dans ce cas. En nombre de personnes lésées, celui des femmes « non-domestique » est un peu supérieur à leurs consœurs « domestique » (env. 0 à 20% de plus en nombre).


Voir les rapports de la fondation « Un autre regard sur la statistique d’aide au victime » et « Un autre regard sur la difficulté de porter plainte selon le type d’infraction. Influences de l’âge, du sexe de l’auteur-e et de sa relation avec la victime » disponibles sous https://www.kidstoo.ch/publications/type-de-publications/publications-internes/

“Jetzt schlagen auch die Frauen zu. 2022 gab es im häuslichen Umfeld fast gleich viele versuchte Tötunsdelikte an Männern wie an Frauen.”
Der Artikel von Mirko Plüss

Die Reaktion von KidsToo

“Lorsque ma fille revient de chez son père, elle ne veut rien me dire sur son séjour chez lui. Pourquoi?”
L’éclairage de Jon Schmidt, thérapeute de famille.

La réaction de KidsToo.

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