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Au programme de ce numéro :
đč MoliĂšre face au Conseil fĂ©dĂ©ral
đč Le contrĂŽle coercitif : comparaisons entre lâĂcosse, lâAustralie (Queensland) et la Suisse
đč Analyse du droit suisse : code pĂ©nal, code civil et droit de la famille
đč Une proposition : vers une “Via sicura” pour le domicile familial ? Un “Domum sicurum” ?
đč Lectures recommandĂ©es
đč Les actualitĂ©s de KidsToo
đ Ă lire ici : https://www.kidstoo.ch/app/uploads/K2NL_202507_FR.pdf
Vos retours, remarques et partages sont toujours les bienvenus !
𧥠Merci pour votre engagement à nos cÎtés.
Nous avons le plaisir de vous présenter notre derniÚre publication :
“Violence domestique en Suisse â Un autre regard sur la statistique dâaide aux victimes (2018â2024)”
Ce rapport propose une lecture alternative et approfondie des donnĂ©es officielles, en croisant les informations sur le sexe de lâauteur-e et le type de relation avec la personne lĂ©sĂ©e.
âĄïž 56â000-66â000 personnes lĂ©sĂ©es estimĂ©es, contre 11’849 selon les chiffres “officiels” de la SPC.
âĄïž 137â000-151â000 infractions estimĂ©es, contre 21’127 officiellement recensĂ©es.
Le rapport explore aussi le nombre de consultations nĂ©cessaires pour une plainte dĂ©posĂ©e, rĂ©vĂ©lant des Ă©carts significatifs selon la nature de l’infraction.
đ„ TĂ©lĂ©chargez le rapport complet ici :
đ https://www.kidstoo.ch/app/uploads/ViolDom_K2_2025_2_FR.pdf
Nous espérons que cette lecture nourrira les réflexions et les échanges autour de la prise en charge des victimes en Suisse. Vos retours sont les bienvenus !



Violence domestique : des données cruciales menacées par des coupes budgétaires
đ Les nouveaux chiffres de la Statistique policiĂšre de la criminalitĂ© (SPC) confirment une rĂ©alitĂ© alarmante : la violence domestique reste un problĂšme majeur en Suisse. Mais ces chiffres ne capturent quâune fraction de lâampleur rĂ©elle du problĂšmeâŠ
Des lacunes statistiques prĂ©occupantesâŻ:
â Les enfants tĂ©moins de violences : Les mineurs prĂ©sents lors dâactes de violence domestique ne sont pas comptabilisĂ©s, alors quâils subissent des traumatismes durables. Selon des Ă©tudes suisses, dans environ la moitiĂ© des interventions policiĂšres, des enfants sont prĂ©sents.
â Des diffĂ©rences cantonales opaques : Les donnĂ©es consolidĂ©es au niveau suisse ne permettent pas dâĂ©valuer lâimpact des politiques locales. Or, certaines mesures pourraient ĂȘtre plus efficaces que dâautres.
â Une vision incomplĂšte des dynamiques de violence : Qui sont les victimes et les auteur-e-s ? Existe-t-il des facteurs de risque spĂ©cifiques ? Quâen est-il des contre-plaintes stratĂ©giques ?
â Absence de suivi dans le temps : Les chiffres sont publiĂ©s sur une base annuelle, sans permettre dâĂ©valuer lâĂ©volution de la violence dans la durĂ©e. Impossible de mesurer lâefficacitĂ© des mesures mises en place et les risques de rĂ©cidives.
âïž Des coupes budgĂ©taires qui aggravent la situation.
PlutĂŽt que de combler ces lacunes, lâOFS subit une rĂ©duction de ses ressources, limitant encore sa capacitĂ© Ă analyser et publier ces donnĂ©es essentielles. Sans chiffres prĂ©cis et fiables, comment espĂ©rer adapter les politiques publiques de maniĂšre efficace ?
đą Des consĂ©quences graves pour les politiques publiques
đč Sous-estimation de lâampleur du phĂ©nomĂšne
đč CoĂ»ts mal Ă©valuĂ©s
đč Mesures de prĂ©vention et protection inadaptĂ©es
đč Un manque de responsabilitĂ© politique
Les donnĂ©es existent. Elles doivent ĂȘtre exploitĂ©es et renforcĂ©es, pas abandonnĂ©es. KidsToo, en collaboration avec Prof Dorian Kessler (Berner Fachhochschule), a lancĂ© le projet «âŻCoĂ»ts de la violence dans le couple : mise en relation et analyse des donnĂ©es de la statistique policiĂšre de la criminalitĂ©âŻÂ». Mais pour aller plus loin, lâengagement de lâOFS et des autoritĂ©s est indispensable.
Plus dâinfo sur le projet KidsToo: https://www.kidstoo.ch/projets-2/appariement-db-ofs/
Coupe budgétaire dans les médias : https://www.rts.ch/info/suisse/2025/article/coupes-budgetaires-l-office-federal-de-la-statistique-reduit-ses-activites-28829152.html

Violence domestique en Suisse: des chiffres 2024 sous-estimĂ©sÂ
En mars, la Statistique policiĂšre de la criminalitĂ© (SPC) a publiĂ© les chiffres 2024 sur la violence domestique : 21’127 infractions enregistrĂ©es. Mais ces donnĂ©es ne reflĂštent que la partie visible du problĂšme.
La Fondation KidsToo propose un autre regard sur ces chiffres, en intĂ©grant des estimations plus rĂ©alistes sur lâampleur rĂ©elle du phĂ©nomĂšne. Selon leurs analyses, le nombre de victimes pourrait ĂȘtre 12 fois supĂ©rieur aux signalements officiels.
đ DĂ©couvrez le rapport complet: ICI
KidsToo a eu lâoccasion dâintervenir dans le cours de droit pĂ©nal de lâUniversitĂ© de Lausanne pour une prĂ©sentation intitulĂ©e « Vers une pĂ©nalisation du contrĂŽle coercitif : Enjeux juridiques et humains dans les violences intrafamiliales ».
Un immense merci Ă la Professeure Perrier-Depeursinge pour cette opportunitĂ© prĂ©cieuse dâĂ©changer avec les Ă©tudiant·e·s en droit.
Sensibiliser et former les futurs acteurs judiciaires est essentiel pour mieux identifier, comprendre et lutter contre les mécanismes des violences intrafamiliales. Une justice informée est une justice plus protectrice.

Le terme “homicide” vient du latin homo, qui signifie “homme” au sens gĂ©nĂ©rique. Pourtant, toutes les victimes ne sont pas des hommes. Dans la version allemande du Code pĂ©nal suisse, on parle de Tötung (mise Ă mort), une approche neutre qui pourrait inspirer une rĂ©forme.
âĄïž Pourquoi ne pas adopter une terminologie plus inclusive ?
âĄïž Comment mieux protĂ©ger les victimes de violences liĂ©es au genre ?
Une proposition : intégrer un article 112a pour reconnaßtre explicitement ces crimes et éviter les réductions de peine injustifiées.
Découvrez notre derniÚre newsletter sur le sujet: https://www.kidstoo.ch/feminicide-humanicide-genricide/
Version DE: https://www.kidstoo.ch/de/feminizid-humanizid-genozid/
Protection de l’enfant. Un autre regard sur les annĂ©es 2009 Ă 2023
Le rapport établi par KidsToo est disponible ici.
L’essentiel en bref
Le nombre de victimes a plus que doublé (*2.7) entre 2009 et 2023. La proportion de trÚs jeunes enfants (< 1 an) est trois à quatre fois plus importante que dans la population mineure (*3.7 en 2023). Les filles représentent le 50% des victimes mais le 80% des victimes de violence sexuelle.
Les proportions cumulées de cas de violence physique et psychique sont en baisse depuis 2017 pour atteindre 58%. Celle de maltraitance sexuelle est en baisse graduelle depuis 2009 pour atteindre 13% en 2023. La proportion des cas de négligence est en hausse depuis 2016 et atteint 28% en 2023.
Les enfants sont victimes de la part de personnes de la famille dans 80% des cas. Toutefois, la violence sexuelle au sein de la famille nâapparait proportionnellement que 4 Ă 5 fois moins souvent que celle due Ă un tiers.
En 2023, les auteur-e-s mineurs, sâils ne sont que le 11% des auteur-e-s, sont le 27% des auteur-e-s de violences sexuelle et le 26% des maltraitances physiques. Les annĂ©es 2020-21, annĂ©es COVID avec leur semi-confinement, pourraient expliquer certaines « anomalies » observĂ©es par rapport aux annĂ©es prĂ©cĂ©dentes.
La maltraitance psychique fait lâobjet dâune analyse plus dĂ©taillĂ©e depuis 2021 quant Ă sa cause. Les enfants concernĂ©s par la violence domestique ont une proportion qui passe de 49% Ă 71%.
Alors quâil est gĂ©nĂ©ralement reconnu quâen prĂ©sence de violence au sein du couple les enfants sont aussi des victimes, il est surprenant que les mesures tutĂ©laires engagĂ©es soient stables (45% vs 44%) et que les mesures pĂ©nales soient en baisse de 8% en 2021 Ă 4% en 2023.
Rapport annuel 2024
Le Conseil de la fondation a approuvĂ© le rapport d’activitĂ© de la fondation pour l’exercice 2024 se terminant au 30 septembre.
Violence domestique – Un autre regard.
L’essentiel en bref pour les annĂ©es 2009 Ă 2023
Le rapport établit par KidsToo est disponible ici.
Il met en exergue
– Les victimes de violence domestique grave
– La violence domestique cachĂ©e estimĂ©es par l’aide aux victimes
– L’impact de la nationalitĂ© des victimes sur les risques encourus
– L’impact de l’Ăąge et du sexe des victimes sur les risques encourus
– L’impact du sexe et la nationalitĂ© des auteur-e-s sur les plaintes
– L’Ă©volution de la violence GRAVE et “non-grave” par mĂ©nage
Ce rapport reprend en 5 pages l’essentiel des rapports suivants:
Un autre regard sur la statistique policiÚre de la criminalité de 2009 à 2023
Un autre regard sur la statistique d’aide aux victimes LAVI de 2018 Ă 2023
Un autre regard sur la difficultĂ© de porter plainte selon le type dâinfraction
Un autre regard sur des chiffres normés pour différentes populations
de 2009 Ă 2023
Violence domestique en Suisse
Un autre regard sur des chiffres normés pour différentes populations
de 2009 Ă 2023
Le rapport établi par KidsToo est disponible ici.
L’essentiel en bref
Pour ce qui se rapporte aux victimes de violence domestique en Suisse, il vaut mieux ĂȘtre un homme majeur quâune femme. Un homme de nationalitĂ© suisse court moins de risques de devenir victime quâun homme majeur nonCH. Les femmes de nationalitĂ© suisse sont plus Ă risque que les hommes nonCH tandis que les femmes nonCH encourent les risques les plus Ă©levĂ©s.
On calcule la proportion relative (PR) des personnes lésées ou prévenues par rapport à la population résidente correspondante.
Les hommes lĂ©sĂ©s, quâils soient Suisses ou Ă©trangers rĂ©sidents (CH ou nonCH rĂ©sident), ont une PR infĂ©rieure Ă 100% (sauf en 2022 pour les 35-39 ans avec 104%). La PR des Suisses est de 45% environ, celles des Ă©trangers est en progression et dĂ©passe les 100% en 2020, 2022 et 2023. Depuis 2011, pour la violence domestique grave, les PR sont de 25 Ă 30% pour les Suisses (27% en 2023), respectivement entre 30 et 40% (39% en 2023) avec une lĂ©gĂšre tendance Ă la hausse pour les Ă©trangers.
Les femmes lĂ©sĂ©es, quâelles soient Suissesses ou Ă©trangĂšres rĂ©sidentes, ont une PR supĂ©rieure Ă ou proche de 100%. La PR des Suissesses se situe aux environs de 100% (94% en 2023), celles des Ă©trangĂšres est en baisse depuis 2009 de 354 Ă 271% en 2023. Pour la violence domestique grave, les PR sont de 120 Ă 134% (en 2023) pour les Suissesses, respectivement de 350 Ă 300% en lĂ©gĂšre baisse (270% en 2023) pour les Ă©trangĂšres.
En 2023, les femmes suisses sont cinq fois plus lĂ©sĂ©es (violence domestique grave) que les hommes suisses en termes de taux. Les Ă©trangĂšres sont sept fois plus lĂ©sĂ©es que les Ă©trangers et mĂȘme dix fois que les hommes suisses, en termes de taux.
Pour les jeunes victimes de moins de 18 ans, en prenant en compte les statistiques bernoises sur la prĂ©sence dâenfants lors des interventions de la police cantonale[1], la PR des victimes fĂ©minines mineures fluctue entre 350 et 370% depuis 2010 (361% en 2023). Pour les victimes masculines mineures leur PR oscille entre 280 et 300% (287% en 2023).
Sans tenir compte de lâentrĂ©e en vigueur de la convention dâIstanbul[2] et sâappuyant sur lâapproche du tribunal fĂ©dĂ©ral quâil est en effet unanimement reconnu que le rapport de lâenfant avec ses deux parents est essentiel et peut jouer un rĂŽle dĂ©cisif dans le processus de sa recherche dâidentitĂ©, lâapproche de la justice civile privilĂ©gie le maintien de relations personnelles entre le parent auteur.e de violence avec lâenfant.
Ces chiffres montrent le risque trĂšs Ă©levĂ© de violence domestique future liĂ© Ă sa reproduction par les enfants contraints par la justice civile au nom du droit du parent de garder le contact avec lâauteur.e de violence.
Les hommes prĂ©venus, quâils soient Suisses ou Ă©trangers rĂ©sidents (CH ou nonCH rĂ©sident), ont une PR gĂ©nĂ©ralement supĂ©rieure Ă 100%. La PR des Suisses, entre 100 et 89%, est en lĂ©gĂšre baisse depuis 2009, celles des Ă©trangers est aussi en baisse de 2011 Ă 2021 de 363 Ă 293% avec une lĂ©gĂšre hausse Ă 302% en 2022. Pour la violence grave, la PR des Suisses se tient autour des 120 Ă 130%, celle des nonCH oscille entre 330 et 370% depuis 2015 (335% en 2023).
Les femmes prĂ©venues, quâelles soient Suissesses ou Ă©trangĂšres rĂ©sidentes, ont une PR toujours infĂ©rieure Ă 100%. La PR des Suissesses est en hausse depuis 2009. Elle reste Ă des niveaux bas, passant de 24% Ă 33% en 2023. Celle des Ă©trangĂšres est aussi Ă la hausse, passant de 91 Ă 112% sur la mĂȘme pĂ©riode. Pour la violence grave, la PR des Suissesses est entre 10 et 15%. Celle des nonCH varie plus fortement, entre 20 et 35%. En 2023 elle est de 33%.
[1] Sur mandat du Service bernois de lutte contre la violence domestique (SLVD) et de la Direction de la police et des affaires militaires du canton de Berne (POM) ; Theres Egger, DĂ©sirĂ©e Stocker (Bureau BASS), Marianne SchĂ€r Moser (Recherche et conseil) « Projet pilote de protection de l’enfant en cas de violence domestique dans le canton de Berne » Mai 2013.
[2] GaĂ«lle Droz-Sauthier, Ersilia Gianella-Frieden, Paula KrĂŒger, Susanne Lorenz Cottagnoud, Amel Mahfoudh, Tanja Mitrovic « Mesures de protection de lâenfant en cas de violence dans le couple parental : de la Convention dâIstanbul au droit suisse. Analyse et propositions », FamPra.ch 2024 p. 570-598.