En finir avec les féminicides – État des lieux, prises en charge et interventions
Résumé
En France, malgré l’amélioration de l’arsenal législatif, le nombre de femmes tuées, menacées d’être tuées, qui se suicident ou essayent de se suicider ne baisse pas. Il s’agit d’un constat effrayant. Le féminicide ne concerne pas seulement deux personnes, victime et agresseur, mais a aussi des effets dévastateurs sur les enfants et les proches de la victime. Pour prévenir les féminicides, il est urgent qu’une modification des représentations concernant la gravité des violences faites aux femmes et des conséquences sur leurs enfants ait lieu. Par leur expertise de terrain, les contributeurs de cet ouvrage travaillent ainsi à la transformation des pratiques pour qu’elles deviennent protectrices.
Karen Sadlier
Docteure en psychologie clinique et psychopathologie, spécialisée dans la prise en charge des enfants, adolescents et adultes victimes de violences.
Ernestine Ronai
Responsable de l’Observatoire départemental de Seine-Saint-Denis des violences envers les femmes. Co-fondatrice et co-coordonnatrice du Diplôme universitaire « violences faites aux femmes » (Université Paris 8).
Avec la collaboration de :
Yadira Cortes Castillo : coordinatrice de l’association Red Mesa de Mujeres de Ciudad Juarez au Mexique.
Christian Chevau : formateur au Centre national de formation de la gendarmerie nationale jusqu’en 2024.
Édouard Durand : magistrat, président du tribunal pour enfants de Pontoise, Co-fondateur et co-coordonnateur du DU « violences faites aux femmes » (Université Paris 8). Co-président de la Commission indépendante inceste et violences sexuelles faites aux enfants de 2021 à 2024.
Mathilde Delespine : sage-femme, coordinatrice de la maison des femmes de Rennes.
Clémentine Rappaport : pédopsychiatre, cheffe de service du service de pédopsychiatrie de l’hôpital Ballanger.
Patrick Poirret : magistrat, avocat général à la Cour de Cassation.
Résumé
Alors présidente de la cour d’assises de Versailles, Isabelle Rome se voit confier une affaire qui sera, à l’époque, peu médiatisée. Nous sommes en 2018, la vague #MeToo n’a pas déferlé dans le milieu judiciaire ni le terme » féminicide » percé la bulle des cercles militants.
En s’appuyant sur les trois jours du procès, la magistrate reconstitue la trajectoire d’un couple, celui d’Éliane et Jean-Pierre V. – une histoire malheureusement banale, mais emblématique de la mécanique des féminicides, notamment sur la notion de contrôle coercitif. Car, de toutes ces femmes qu’elle ne voit plus qu’en photo parce que tuées de la main de leur conjoint, Isabelle Rome en tire une conviction qui fera son engagement : cette violence invisible mais destructrice se retrouve à chaque fois. Comment se met-elle en place ? Quels sont les ressorts à l’oeuvre ? Pourquoi est-il si difficile d’en donner une définition juridique ?
La fabrique d’un féminicide d’un point de vue subjectif assumé – celui d’une magistrate considérée aujourd’hui comme l’une des plus acquises à la cause des femmes.