Violence domestique : des données cruciales menacées par des coupes budgétaires
📉 Les nouveaux chiffres de la Statistique policière de la criminalité (SPC) confirment une réalité alarmante : la violence domestique reste un problème majeur en Suisse. Mais ces chiffres ne capturent qu’une fraction de l’ampleur réelle du problème…
Des lacunes statistiques préoccupantes :
❌ Les enfants témoins de violences : Les mineurs présents lors d’actes de violence domestique ne sont pas comptabilisés, alors qu’ils subissent des traumatismes durables. Selon des études suisses, dans environ la moitié des interventions policières, des enfants sont présents.
❌ Des différences cantonales opaques : Les données consolidées au niveau suisse ne permettent pas d’évaluer l’impact des politiques locales. Or, certaines mesures pourraient être plus efficaces que d’autres.
❌ Une vision incomplète des dynamiques de violence : Qui sont les victimes et les auteur-e-s ? Existe-t-il des facteurs de risque spécifiques ? Qu’en est-il des contre-plaintes stratégiques ?
❌ Absence de suivi dans le temps : Les chiffres sont publiés sur une base annuelle, sans permettre d’évaluer l’évolution de la violence dans la durée. Impossible de mesurer l’efficacité des mesures mises en place et les risques de récidives.
✂️ Des coupes budgétaires qui aggravent la situation.
Plutôt que de combler ces lacunes, l’OFS subit une réduction de ses ressources, limitant encore sa capacité à analyser et publier ces données essentielles. Sans chiffres précis et fiables, comment espérer adapter les politiques publiques de manière efficace ?
📢 Des conséquences graves pour les politiques publiques
🔹 Sous-estimation de l’ampleur du phénomène
🔹 Coûts mal évalués
🔹 Mesures de prévention et protection inadaptées
🔹 Un manque de responsabilité politique
Les données existent. Elles doivent être exploitées et renforcées, pas abandonnées. KidsToo, en collaboration avec Prof Dorian Kessler (Berner Fachhochschule), a lancé le projet « Coûts de la violence dans le couple : mise en relation et analyse des données de la statistique policière de la criminalité ». Mais pour aller plus loin, l’engagement de l’OFS et des autorités est indispensable.
Plus d’info sur le projet KidsToo: https://www.kidstoo.ch/projets-2/appariement-db-ofs/
Coupe budgétaire dans les médias : https://www.rts.ch/info/suisse/2025/article/coupes-budgetaires-l-office-federal-de-la-statistique-reduit-ses-activites-28829152.html

🌟 La motion déposée par Madame la Conseillère Jacqueline de Quattro témoigne de son engagement en faveur des victimes de violences intrafamiliales.
Le contrôle coercitif est une forme de violence insidieuse, souvent invisible, pourtant dévastatrice. Elle constitue bien souvent le terreau sur lequel s’installent les violences conjugales les plus graves, parfois jusqu’au féminicide/homicide ou au suicide forcé.
Chez KidsToo, nous sommes convaincus que :
➡️ La sensibilisation du grand public à cette dynamique est essentielle.
➡️ Former toute la chaîne des intervenants – police, justice, santé, éducation, protection de l’enfance – est crucial pour pouvoir identifier, comprendre et agir face à ce type de violence.
➡️ Nous pensons également que l’introduction d’une infraction autonome dans le Code pénal, accompagnée de réformes au niveau du droit civil, est indispensable pour assurer une véritable protection des victimes, y compris les enfants.
Le débat actuel en France autour de cette question nous offre des enseignements précieux, que nous comptons utiliser pour rendre ce processus plus rapide et plus efficace en Suisse.
📄 Interview de Madame la Conseillère nationale Jacqueline de Quattro à lire dans le Blick :
https://www.blick.ch/fr/suisse/romande/controle-coercitif-avec-sa-nouvelle-motion-la-plr-jacqueline-de-quattro-repart-en-croisade-contre-les-violences-domestiques-id20744138.html
Violence domestique en Suisse: des chiffres 2024 sous-estimés
En mars, la Statistique policière de la criminalité (SPC) a publié les chiffres 2024 sur la violence domestique : 21’127 infractions enregistrées. Mais ces données ne reflètent que la partie visible du problème.
La Fondation KidsToo propose un autre regard sur ces chiffres, en intégrant des estimations plus réalistes sur l’ampleur réelle du phénomène. Selon leurs analyses, le nombre de victimes pourrait être 12 fois supérieur aux signalements officiels.
🔎 Découvrez le rapport complet: ICI
Contrôle coercitif – article 20min
Le contrôle coercitif, un phénomène encore trop méconnu, mais qui détruit des vies. Merci au journal 20 Minutes de mettre en lumière cette problématique et de revenir sur les efforts pour faire évoluer la loi en Suisse et mieux protéger les victimes.
📖 Article à lire ici : https://www.20min.ch/fr/story/suisse-les-tyrans-au-sein-des-couples-pourraient-etre-punis-par-la-loi-103306085
🔴 Comment la justice familiale met-elle en danger les victimes de violence domestique ?
Dr Emma Katz est une chercheuse britannique reconnue dont le travail met en lumière les conséquences du contrôle coercitif sur les enfants et les jeunes.
📄 Nous avons traduit son article « Contrôle coercitif, tribunal de la famille et thérapie systémique et familiale : une combinaison infernale » pour qu’il soit plus accessible à la communauté francophone.
Elle y montre comment :
- Les tribunaux familiaux minimisent la gravité du contrôle coercitif, imposant aux victimes des contacts forcés avec leur agresseur.
- Les décisions de justice privilégient souvent l’agresseur, en accusant les parents protecteurs (souvent les mères) d’ »aliénation parentale ».
- Certains enfants sont contraints de suivre des thérapies pour « pardonner » leur agresseur, sous peine d’être séparés du parent qui tente de les protéger.
- Les juges, psychologues et travailleurs sociaux manquent de formation sur ces violences, ce qui les empêche de prendre des décisions réellement protectrices.
📢 Il est urgent de repenser la justice familiale pour protéger les enfants.
🔗 Article original en anglais : Lien
📄 Traduction en français : Lien
⏳ Une bataille de plus de 15 ans pour pénaliser le stalking en Suisse ! ⏳
Un combat semé d’obstacles
La première motion demandant la reconnaissance du stalking date de 2007. Pourtant, il aura fallu près de 17 ans de débats, de réticences politiques et d’inaction pour enfin aboutir à une loi spécifique. Ce long chemin illustre la difficulté de faire reconnaître le calvaire des victimes et l’ampleur du vide juridique auquel elles étaient confrontées.
Un problème bien plus large que la violence domestique
En Suisse, entre 30 et 50% des cas surviennent après une séparation mais le stalking ne concerne pas uniquement les violences domestiques. Le harcèlement obsessionnel peut toucher n’importe qui, à tout moment.
Un changement attendu en 2026
Le nouveau texte pénal définira enfin le stalking. Cette reconnaissance est une avancée majeure pour les victimes qui se battent depuis des années pour que leur souffrance soit prise au sérieux.
📌 Pour approfondir :
📰 Article 24H : Nouvelle loi pour dire stop aux harceleurs
📜 Initiative parlementaire : Texte officiel
🎙️ Interview RTS : Le harcèlement obsessionnel pourrait entrer dans le Code pénal
📢 CAS en représentation de l’enfant – Ouverture des inscriptions 📢
Le droit de l’enfant à être entendu et représenté est un principe fondamental. Pourtant, la mise en œuvre de ce droit reste un défi en Suisse. C’est pourquoi l’Université de Fribourg/Universität Freiburg, en collaboration avec l’Université de Genève, propose une formation interdisciplinaire.
🎯 𝗢𝗯𝗷𝗲𝗰𝘁𝗶𝗳𝘀
Ce CAS vise à renforcer les compétences des professionnel·le·s dans la représentation des enfants en justice, en combinant droit, psychologie et travail social. À l’issue de la formation, les participant·e·s seront en mesure de:
✔ Comprendre leur rôle spécifique en tant que représentant·e de l’enfant
✔ Appliquer leurs connaissances juridiques et méthodologiques dans les différentes procédures
✔ Communiquer efficacement avec les enfants et les jeunes
✔ Travailler en réseau avec les différents acteurs impliqués
🎓 𝗣𝗼𝘂𝗿 𝗾𝘂𝗶?
Avocat·e·s, juristes, travailleurs sociaux, juges des mineur·e·s, greffiers, procureur·e·s, policiers, curateurs, éducateurs, psychologues, médiateurs… Toute personne engagée dans la défense des droits de l’enfant.
📍 𝗟𝗶𝗲𝘂: Fribourg
📅 𝗗𝗮𝘁𝗲𝘀: De décembre 2025 à mai 2026 (13 jours de formation répartis en 5 modules)
🔗 𝗣𝗹𝘂𝘀 𝗱’𝗶𝗻𝗳𝗼𝘀 𝗲𝘁 𝗶𝗻𝘀𝗰𝗿𝗶𝗽𝘁𝗶𝗼𝗻𝘀: lien
KidsToo a eu l’occasion d’intervenir dans le cours de droit pénal de l’Université de Lausanne pour une présentation intitulée « Vers une pénalisation du contrôle coercitif : Enjeux juridiques et humains dans les violences intrafamiliales ».
Un immense merci à la Professeure Perrier-Depeursinge pour cette opportunité précieuse d’échanger avec les étudiant·e·s en droit.
Sensibiliser et former les futurs acteurs judiciaires est essentiel pour mieux identifier, comprendre et lutter contre les mécanismes des violences intrafamiliales. Une justice informée est une justice plus protectrice.

Journée internationale des droits des femmes
En cette journée particulière, nous célébrons les avancées dans la lutte contre les violences domestiques en Suisse. Si le chemin reste long et les défis immenses, il est essentiel de reconnaître et d’applaudir chaque progrès, chaque engagement, chaque victoire – grande et petite.
Nous saluons toutes les personnes qui, chaque jour, se battent pour cette cause. Chacun.e d’entre nous peut agir : en écoutant, en dénonçant, en sensibilisant. Ensemble, nous faisons la différence. ✊
Découvrez quelques avancées récentes en Suisse ⬇️
Aujourd’hui, à 2 jours de la journée internationale des droits des femmes, Jacqueline de Quattro a déposé une motion demandant au Conseil fédéral d’élaborer une modification de la loi afin d’introduire la notion de contrôle coercitif dans le code pénal et le code civil.
Le contrôle coercitif inclut des comportements répétés et insidieux tels que l’imposition de règles strictes, le contrôle des ressources financières ou encore l’isolement social et psychologique. Ces comportements constituent un schéma de domination aux conséquences graves pour les victimes.
Lire la motion ➡️ https://www.parlament.ch/fr/ratsbetrieb/suche-curia-vista/geschaeft?AffairId=20253062
L’introduction du contrôle coercitif dans la loi permettra de protéger davantage les victimes de violences domestiques qui sont principalement des femmes et des enfants.
Kidstoo collabore étroitement avec différents partenaires, dont les politiques, pour faire avancer les droits des victimes et principalement des enfants.
