Neuchâtel, 17 juin 2025
KidsToo a participé au symposium bilingue (K)ein Fall wie jeder andere / Aucun cas comme les autres, consacré à la violence dans la relation parentale lors de séparations et de divorces.
👩⚖️👨👩👧 Les présentations ont abordé :
- la prise en compte de la violence dans les procédures familiales,
- l’impact de la digitalisation de la justice,
- la question de l’aliénation parentale,
- le soutien aux enfants et aux parents concernés.
📄 Les supports des présentations sont désormais disponibles en français et en allemand sur : https://www.hslu.ch/de-ch/soziale-arbeit/agenda/veranstaltungen/2025/06/17/schweizer-symposium-haeusliche-gewalt/?sourceurl=/symposiumhg
Ce symposium a aussi mis en lumière des différences cantonales marquées dans la prise en charge de ces situations, avec un constat préoccupant : le concept de « contrôle coercitif » reste largement absent, voire inconnu dans les discussions en Suisse alémanique. Un véritable Röstigraben persiste sur cette question pourtant cruciale pour comprendre la dynamique de la violence conjugale.
📣 KidsToo continuera de porter ce concept dans l’espace public et institutionnel, car reconnaître cette forme de violence est nécessaire pour protéger les victimes.
La Fondation KidsToo a le plaisir de vous présenter son dernier rapport :
« Un autre regard sur la difficulté de porter plainte selon le type d’infraction. Influences de l’âge, du sexe de l’auteur-e et de sa relation avec la victime – 2018 à 2024 »
👉 Ce rapport propose une analyse approfondie du Facteur de Difficulté à Porter Plainte (FDPP), révélant à quel point la relation entre la victime et l’auteur-e influence la probabilité de dénonciation.
🔍 Quelques constats clés :
- La violence domestique reste fortement genrée : entre 85 et 90% des auteurs sont des hommes, un taux plus élevé que celui des statistiques officielles (SPC).
- Le FDPP est particulièrement élevé lorsque l’auteur est un partenaire intime, notamment pour les infractions sexuelles ou les menaces.
- Les violences sexuelles sont parmi les moins dénoncées.
- Les victimes masculines de femmes auteures ont un FDPP généralement plus faible.
- Plus la relation est intime, plus il est difficile de porter plainte, quel que soit le sexe ou l’âge de l’auteur.
📄 Télécharger le rapport complet ici :
https://www.kidstoo.ch/app/uploads/ViolDom_K2_2025_2_Detail_FR.pdf
Bonne lecture !
🔶 Journée de formation « Violence intrafamiliale »
📅 Le 20 novembre 2025 | 📍 Cernier (NE)
À l’occasion des 60 ans de la Fondation Carrefour
👥 Intervenants de renom:
Philippe Bigler – Les dynamiques de la violence et les cadres d’intervention
Dr. med. Sarah Depallens – Détection, communication et accompagnement des jeunes
Dr. med. Alessandra Duc Marwood – Impact psychique chez les enfants, emprise et dissociation
Prof. Sandrine Haymoz – Délinquance juvénile et prévention
Tarif : CHF 150.– (formation, repas et apéritif compris)
📩 Inscription avant le 20.10.2025
Toutes les informations dans le flyer: https://www.kidstoo.ch/app/uploads/depliant-FondationCarrefourVFinale-1.pdf
Ne manquez pas cette opportunité de renforcer vos compétences et de contribuer à une meilleure protection des enfants, adolescent·e·s et familles.
Nous avons le plaisir de vous présenter notre dernière publication :
« Violence domestique en Suisse – Un autre regard sur la statistique d’aide aux victimes (2018–2024) »
Ce rapport propose une lecture alternative et approfondie des données officielles, en croisant les informations sur le sexe de l’auteur-e et le type de relation avec la personne lésée.
➡️ 56’000-66’000 personnes lésées estimées, contre 11’849 selon les chiffres « officiels » de la SPC.
➡️ 137’000-151’000 infractions estimées, contre 21’127 officiellement recensées.
Le rapport explore aussi le nombre de consultations nécessaires pour une plainte déposée, révélant des écarts significatifs selon la nature de l’infraction.
📥 Téléchargez le rapport complet ici :
👉 https://www.kidstoo.ch/app/uploads/ViolDom_K2_2025_2_FR.pdf
Nous espérons que cette lecture nourrira les réflexions et les échanges autour de la prise en charge des victimes en Suisse. Vos retours sont les bienvenus !



Le Queensland (Australie) a officiellement inscrit le contrôle coercitif dans son droit pénal.
Nous tenons à rappeler à quel point il est complexe d’élaborer une loi véritablement utile et protectrice :
➡️ La nécessité d’une approche pluridisciplinaire : l’élaboration d’un cadre législatif sur la violence domestique ne peut se faire sans une écoute des victimes, des professionnel·les de terrain, des chercheur·ses, et sans croiser les regards juridiques, sociaux, psychologiques.
➡️ L’articulation entre le pénal et le civil : protéger efficacement suppose de penser ensemble la répression et la prévention, la sanction et la protection des victimes (parent et enfants).
➡️ Le besoin d’une formation systémique, continue, obligatoire : sans une compréhension fine du contrôle coercitif par les intervenants (police, justice, services sociaux, santé…), la loi reste lettre morte.
➡️ Et enfin, des moyens humains et financiers dédiés à la mise en œuvre. L’intention législative seule ne suffit pas : il faut les ressources pour la traduire sur le terrain.
Cette réforme, élaborée dans le contexte d’un drame, l’assassinat de Hannah Clarke et de ses trois enfants, témoigne d’un effort collectif. Mais elle rappelle surtout que l’efficacité d’une loi ne dépend pas seulement de sa rédaction, mais de la manière dont elle s’ancre dans les pratiques, les mentalités, et les dispositifs existants.



Le 5 juin à Lausanne, la Fondation KidsToo a participé à la Journée annuelle du Réseau vaudois contre la violence domestique, consacrée cette année à un thème crucial :
« Contrôle coercitif : enjeux et pratiques ».
Ce qui a résonné tout au long de la journée ?
L’importance de bien nommer.
- Il existe des degrés de gravité dans la violence conjugale.
- La résistance dissimulée des victimes (céder pour « avoir la paix ») n’est pas du consentement ni une marque de faiblesse.
- Il est important de valoriser la richesse dans les manières de faire face à la violence, plutôt que de juger le comportement des victimes.
- Une victime peut ne pas se plaindre car elle est déshumanisée : « un objet ne parle pas ».
- Les enfants ne doivent pas porter la responsabilité de leur propre protection : sacraliser leur parole peut devenir une forme de maltraitance.
- Les outils d’évaluation sont utiles mais doivent rester des repères, jamais des vérités absolues.
- La protection actuelle des victimes est insuffisante. Une infraction pénale autonome sur le contrôle coercitif peut être utile si elle est bien faite, mais n’est pas indispensable si les acteurs judiciaires sont bien formés.
🙏 Merci aux intervenant·es pour la richesse des échanges, à la fois constructifs et bienveillants.
« On ne répare pas un traumatisme. On apprivoise les troubles. » Hélène Romano
Programme complet de la journée à découvrir ici: programme
Résumé
La violence dans le couple a longtemps été considérée comme une affaire ne concernant que les seuls adultes. Des études internationales ont cependant prouvé qu’elle avait également de graves conséquences sur le développement physique et psychologique de l’enfant témoin.
Les agressions physiques, sexuelles, verbales, psychologiques et économiques, créent un climat de vie marqué au quotidien par l’insécurité et l’instabilité. Au coeur d’enjeux familiaux, sociaux et judiciaires, l’enfant se trouve, dès son plus jeune âge, menacé dans son développement.
Les implications psychologiques et médicales de la violence conjugale posent la question de la protection de l’enfant : faut-il parler d’une forme de maltraitance ?Quelles sont les réponses en France au plan social, judiciaire, thérapeutique et politique ? Comment le problème est-il abordé par les autres pays européens ?
Conçu pour les professionnels de la santé, de la justice, de l’éducation, du secteur social et médico-social, cet ouvrage fait le point sur les connaissances actuelles et définit des axes de réflexion pour améliorer notre réponse aux besoins de ces enfants.
Résumé
En France, malgré l’amélioration de l’arsenal législatif, le nombre de femmes tuées, menacées d’être tuées, qui se suicident ou essayent de se suicider ne baisse pas. Il s’agit d’un constat effrayant. Le féminicide ne concerne pas seulement deux personnes, victime et agresseur, mais a aussi des effets dévastateurs sur les enfants et les proches de la victime. Pour prévenir les féminicides, il est urgent qu’une modification des représentations concernant la gravité des violences faites aux femmes et des conséquences sur leurs enfants ait lieu. Par leur expertise de terrain, les contributeurs de cet ouvrage travaillent ainsi à la transformation des pratiques pour qu’elles deviennent protectrices.
Karen Sadlier
Docteure en psychologie clinique et psychopathologie, spécialisée dans la prise en charge des enfants, adolescents et adultes victimes de violences.
Ernestine Ronai
Responsable de l’Observatoire départemental de Seine-Saint-Denis des violences envers les femmes. Co-fondatrice et co-coordonnatrice du Diplôme universitaire « violences faites aux femmes » (Université Paris 8).
Avec la collaboration de :
Yadira Cortes Castillo : coordinatrice de l’association Red Mesa de Mujeres de Ciudad Juarez au Mexique.
Christian Chevau : formateur au Centre national de formation de la gendarmerie nationale jusqu’en 2024.
Édouard Durand : magistrat, président du tribunal pour enfants de Pontoise, Co-fondateur et co-coordonnateur du DU « violences faites aux femmes » (Université Paris 8). Co-président de la Commission indépendante inceste et violences sexuelles faites aux enfants de 2021 à 2024.
Mathilde Delespine : sage-femme, coordinatrice de la maison des femmes de Rennes.
Clémentine Rappaport : pédopsychiatre, cheffe de service du service de pédopsychiatrie de l’hôpital Ballanger.
Patrick Poirret : magistrat, avocat général à la Cour de Cassation.

La dernière édition de notre newsletter est en ligne
« Le contrôle coercitif : Késako ? Mais j’ai entendu parler des pervers narcissiques !
Au sommaire ce mois-ci :
- Une clarification du concept de perversion narcissique tel que pensé par Racamier, et son usage populaire.
- Un parallèle argumenté entre perversion narcissique et contrôle coercitif, avec un tableau comparatif inédit.
- Un plaidoyer pour l’introduction du contrôle coercitif dans le Code pénal ET le Code civil suisses, dans la lignée de la motion 25.3062 de la Conseillère nationale Jacqueline de Quattro.
- Nos recommandations de lecture autour de ces enjeux.
👉 À lire, partager et discuter : https://www.kidstoo.ch/app/uploads/K2NL_202505_FR.pdf
deutsche Version : https://www.kidstoo.ch/app/uploads/K2NL_202505_DE.pdf
🐾 Et si le réconfort venait… à quatre pattes ?
Dans le contexte douloureux de la violence conjugale, les enfants sont souvent les victimes silencieuses. Même lorsqu’ils ne sont pas directement ciblés, leur développement et bien-être peuvent être profondément affectés par une exposition continue à la peur, au stress, et à l’insécurité.
🎯 Une piste d’intervention gagne en reconnaissance : les animaux à assistance thérapeutique.
Qu’il s’agisse de chiens, de chevaux ou de petits animaux, leur présence rassurante agit comme un pont entre l’enfant et le monde, offrant un espace sécurisant pour exprimer des émotions difficiles, rétablir un sentiment de confiance, et amorcer un chemin de reconstruction.
🐶 Les interactions avec un animal :
- réduisent l’anxiété et le stress,
- favorisent la communication chez les enfants traumatisés,
- renforcent l’estime de soi et la régulation émotionnelle.
Les interventions assistées par l’animal sont un complément précieux à l’accompagnement psychothérapeutique.
Les animaux sont de plus en plus intégrés dans les dispositifs cliniques, par exemple au CHUV. Mais ce n’est pas tout: dans le cadre des auditions judiciaires, leur présence s’avère précieuse pour soutenir les enfants lors de témoignages sensibles.
