Résumé:
Parfois, quelqu’un change votre nom et vous devenez Mô-Namour. Parfois, ce même quelqu’un dit qu’il veut jouer et vivre avec vous, mais il ne fait que vous obliger à lui faire des gâteaux, vous prendre pour une balle, et vous envoyer partout à coups de coups. Parfois, quelqu’un d’autre, une étoile tombée de votre douleur, par exemple, vient vous dire la vérité : Hiltedi Kiltème Mézilteveu Dumal. Alors il faut partir, chercher ailleurs la paix. C’est ce qui est arrivé à Isée. Elle était devenue orpheline, elle était devenue une victime, mais ça ne pouvait pas durer.
Chronique Presse:
Voici un livre dont les phrases et les images frémissent longuement dans la tête du lecteur. Les phrases en particulier, si légères et si pesantes, que les enfants sont cependant capables d’entendre – et bien sûr de comprendre. Ce livre dit que la vie, parfois, joue de drôles de tours; il dit qu’un enfant privé de ses parents est un enfant vulnérable; qu’il y a des personnes qui prétendent vouloir du bien et en réalité font du mal; qu’il y a des sortes d’amours qui blessent bien plus qu’ils ne caressent; qu’il faut, dans certaines circonstances, savoir écouter une petite voix au fond de soi, une voix qui chuchote des choses douloureusement vraies, même si on n’a pas envie de les entendre. Ça, c’est pour les adultes, pour montrer l’enjeu de ce livre et pourquoi il est digne d’admiration; il serait vain et sûrement néfaste de faire une telle analyse avec les enfants. Car aux enfants, l’histoire suffit, et cette histoire n’est pas insoutenable: elle met en scène la petite Isée, qui part en vacances avec son doudou «Tadoramour» et ses parents. Mais la voiture rouge s’écrase contre un arbre et les parents d’Isée sont projetés dans le ciel, ils montent «si haut qu’ils doivent être morts». L’enfant se retrouve seule, et c’est à ce moment-là qu’arrive Torlémo le terriblement bien nommé, tout heureux de trouver quelqu’un avec qui s’amuser; Torlémo qui prétend aimer Isée (et commence par changer son nom, autrement dit il nie d’emblée son identité), qui déclare qu’il veut jouer «à la baloune» avec elle et qu’il mangera les gâteaux qu’elle préparera pour lui. Or il joue effectivement avec Isée, mais c’est elle le ballon, et chaque soir, elle doit calmer son insatiable appétit avec des gâteaux de plus en plus gros. Par bonheur une «étoile tombée de sa douleur» dit à la fillette que tout ça, ce n’est pas de l’amour et elle trouve le courage de se révolter; c’est le début d’un long chemin qui mènera Isée vers un monde apaisé, où ses parents finiront même par retomber du ciel… Claude Ponti publie avec Mô-Namour une de ses œuvres les plus fortes; il parle de maltraitance, de violence physique et psychologique, peut-être même d’abus sexuels, car là est son talent: son langage tant verbal que graphique est si puissamment métaphorique qu’il permet au lecteur une interprétation à la mesure de ce qu’il est capable ou désireux de comprendre. Du grand art, vraiment. Sylvie Neeman
10 vidéos dont 2 sur la violence au sein du couple , 1 sur la protection des adolescents et 1 sur la protection des enfants.
Résumé
La quasi-totalité des enfants et préadolescents auteurs de violences extrêmes ont été soumis tout petits, le plus souvent par leurs parents, à des relations particulièrement défectueuses entraînant des traumatismes relationnels précoces. Pour faire face à ces traumatismes, ces enfants ont, dès les premières années de leur vie, mis en place des processus de défense incluant la violence. Devenus adolescents ou adultes, beaucoup blesseront, voire même violeront ou tueront. Leur prise en charge thérapeutique est de résultat aléatoire, pourtant les connaissances scientifiques qui permettraient une vraie prévention existent. Seule la France refuse de les prendre en compte car ce savoir bat en brèche un bon nombre de croyances. Le lien de causalité entre traumatisme relationnel précoce et violence fait en effet chez nous l’objet d’un déni volontaire et sans remède. Le nombre d’enfants « barbares » qui n’ont pas la liberté interne de ne pas frapper va continuer à croître si nous ne parvenons pas à modifier notre manière de penser. Cet ouvrage veut y contribuer.
L’auteur
Maurice Berger est chef de service en psychiatrie de l’enfant au CHU de Saint-Etienne, ex-professeur associé de psychologie à l’Université Lyon 2, et psychanalyste. Ses travaux scientifiques dans le domaine de l’enfance font l’objet d’une reconnaissance internationale.
Après le succès de ses premiers ouvrages, Vivre en Crèche, Remédier aux douces violences et Réaliser un projet accueil petite enfance, Christine Schuhl continue de bousculer notre confort. La voici à présent tournée vers notre quotidien. Que ce soit autour du bébé, de l’adolescent, de l’adulte ou de la personne vieillissante, des paroles, des gestes, des attitudes blessantes parasitent nos relations. « Les douces Violences » semblent envahir notre vie… La vigueur des réactions autour de cette thématique des douces violences et l’accompagnement de nombreux professionnels de l’enfance ont poussé Christine Schuhl à entreprendre cet ouvrage afin que notre regard change. C’est dans cet objectif que chaque bande dessinée a pour but d’interpeller notre bon sens. Ce livre tendre et profond touche notre histoire, parce qu’il est tiré d’un quotidien… apparemment sans histoire.
Les auteur.e.s
Christine Schuhl est éducatrice de jeunes enfants et universitaire. Elle anime des formations et des conférences depuis plus de 20 ans, sur le thème de « la prévention des douces violences » qu’elle a défini. Elle a impulsé sur ce thème la réflexion de tous les professionnels de la petite enfance, cette démarche s’est étendue ensuite à de nombreux secteurs d’activité de la maternité aux services de gériatrie… Parmi les premières conseillères pédagogiques dans les structures d’accueil, elle approfondit quotidiennement sa pratique sur le terrain en observant et en accompagnant des équipes professionnelles. Elle est rédactrice en chef de la revue Les métiers de la petite enfance (Elsevier Masson). Elle est également l’auteure de Réaliser un projet accueil petite enfance (7e édition) ; de Remédier aux douces violences (5e édition), de Repérer et éviter les douces violences dans l’anodin du quotidien (4e édition) en collaboration avec Denis Dugas (dessinateur) ; de Créer et rêver avec le tout-petit (3e édition) en collaboration avec Guylène Pinto (dessinatrice) et de Petite enfance et neurosciences (3e édition) en collaboration avec Josette Serres et Alain Lascaux (dessinateur) (Chronique sociale).
Formation arts décoratifs (Ensad), Denis Dugas a exercé plusieurs professions. Dessinateur humoriste, illustrateur scientifique en édition et presse France et étranger, comédien, marionnettiste et créateur du dessin original de la marionnette Casimir, de Gribouille, Brok et Chnok, Isidore et Clémentine (TF1), cocréateur d’émissions scientifiques comme Planète Bleue et Objectif Demain (A2), producteur et responsable de Public-Image, société de production de films et événements et revenu au dessin, qui fut son premier métier.