Qu’impliquent les notions de « contrôle » et de « coercition » pour les victimes de violence conjugale ? Comment changer de paradigme afin de considérer cette problématique à travers le prisme de la « privation de liberté » et non seulement sous l’angle de la « sécurité » des victimes ? La conceptualisation du contrôle coercitif a été l’une des avancées les plus importantes dans le domaine de la violence conjugale. Elle permet ainsi de s’éloigner de l’accent mis sur les incidents « uniques » ou « isolés ». Néanmoins, très peu d’écrits sur le contrôle coercitif sont proposés en français. Cet ouvrage cherche à pallier ce manque. Il aborde, d’une part, les avancées conceptuelles. Pour ce faire, il s’appuie sur des résultats de recherche ainsi que sur les écrits les plus récents dans diverses disciplines, incluant le travail social, le droit, la sociologie, la criminologie et les études féministes et de genre. D’autre part, il met de l’avant l’intégration de ce concept dans les lois, les politiques et les pratiques de divers secteurs. Bien que les contextes québécois et canadien soient privilégiés, les développements sur la scène internationale sont également abordés. Contrôle coercitif offre au lectorat des pistes de réflexion d’action pour les secteurs de la violence conjugale, du droit et de la protection de la jeunesse.

A travers quels processus une discrète notion de psychopathologie clinique, la « perversion narcissique », a-t-elle donné naissance dans les années 2000-2010 à une nouvelle figure du conjoint violent, le « pervers narcissique », qui détruit psychiquement sa partenaire en la manipulant, y compris après la séparation ? Pour répondre à cette question, Marc Joly s’est d’abord intéressé à la conceptualisation de la notion par le psychiatre et psychanalyste Paul-Claude Racamier. Il a ensuite analysé la circulation médiatique de cette catégorie, en lien avec des pratiques des professions « psy », avant d’étudier son usage au sein d’une association de lutte contre la violence morale intrafamiliale. Combinant observation ethnographique, questionnaire, entretiens et étude de cas, il permet de saisir la perversion narcissique comme une réaction à la perte de légitimité sociale et juridique de la domination masculine, autrement dit comme une sociopathologie, une adaptation perverse aux nouvelles normes d’égalité dans la société et dans le couple.

À propose de l’auteur:

Sociologue, chargé de recherche au CNRS (laboratoire Printemps, UVSQ), Marc Joly est notamment l’auteur de Devenir Norbert Elias (2012), La révolution sociologique (2017) et La sociologie réflexive de Pierre Bourdieu (2022).

Résumé
Bien que les modes amiables soient à juste titre favorisés, les séparations se règlent encore fréquemment dans le cadre de procédures litigieuses. Sur le plan judiciaire, le paroxysme du conflit se traduit en règle générale par une extension du litige au-delà de sa dimension civile. Il arrive en effet qu’une autorité pénale soit saisie, par exemple par une partie ou par l’autorité de protection de l’enfant. En droit de la famille, le contentieux pénal revêt de nombreuses facettes. Cette édition consacrée aux aspects pénaux propose une revue de quelques infractions typiques rencontrées dans la pratique par thème. Il est également question d’offrir des réflexions en matière de représentation de l’enfant et de protection des victimes de violence conjugale afin de faciliter le travail des praticiens….

À propos de l’auteur
Loïc Parein est docteur en droit et avocat spécialiste FSA droit pénal. Après avoir exercé comme substitut du Procureur général du canton de Vaud en 2008 et 2009 et comme greffier au Tribunal d’arrondissement de Lausanne en 2010, il obtient son brevet d’avocat en 2012 puis son titre d’avocat spécialiste FSA droit pénal en 2019. Dans le cadre de son activité au sein de son étude Avocats-ch à Lausanne, il assiste les personnes impliquées dans des procédures pénales – qu’il s’agisse d’accusés, de victimes, de tiers séquestrés, de témoins, etc. – dans l’exercice de leur droit d’être entendu. En matière de conseil, il accompagne les entreprises et les institutions (fondation, foyer, école, etc.) dans la gestion des problèmes (décès, accident, conflit, harcèlement, accusation, etc.) susceptibles d’avoir une incidence sur le plan judiciaire. Du point de vue académique, Loïc Parein est actuellement chargé de cours à l’Université de Lausanne, où il dispense un séminaire sur le rapport entre le droit pénal et la littérature, ainsi qu’à l’Université de Fribourg, où il enseigne le droit pénal des mineurs. Il intervient également régulièrement lors de formations continues et est auteur et éditeur de nombreuses publications en droit pénal. Vorwort Toute l’actualité en droit pénal de la famille

Résumé:
Alors qu’elle est encore adolescente, Carole prend ses distances avec sa famille catholique et ses valeurs traditionnelles. Solitaire et repliée sur elle-même, elle entre à l’école des beaux-arts de Nantes où peu à peu, elle reprend confiance en elle. C’est alors qu’elle rencontre Stéphane. Stéphane est beau, plein d’assurance, et surtout, il s’intéresse à elle. Carole tombe sous le charme et s’investit dans cette relation. Mais rapidement, elle se retrouve isolée, coupée des autres et du monde, à mesure que Stéphane, embrigadé par des discours masculinistes trouvés sur internet, se transforme… Porté par un dessin minimaliste et expressif, En territoire ennemi expose avec justesse les mécanismes qui mènent progressivement à l’isolement pour Carole et à l’extrême droite pour Stéphane. Un récit poignant, brutal et courageux sur la domination masculine sous ses formes les plus insidieuses et radicales.


Auteure:
Après des études aux Beaux-Arts de Nantes, Carole Lobel effectue des commandes d’illustration pour la presse et la jeunesse. Elle réalise également du character design pour le jeu vidéo. Inspirée par la scène du dessin contemporain, En territoire ennemi, réalisé au bic quatre couleurs, est sa première bande dessinée. Carole Lobel vit et travaille à la campagne.

Résumé:
Ce récit est une fiction.
Elise, professeure, vit sous l’emprise d’un mari violent, manipulateur et fanatique. Sous l’effet de la sidération, elle n’arrive plus à réagir. Les coups, les viols et les injures la tétanisent. Une ultime et extrême violence lui sauvera la vie. Elle ose enfin dire la vérité alors qu’elle gît au sol, brisée, blessée, en sang et anéantie.
Lentement, elle réussira à faire résilience.


Auteure:
Anne Bornand vit à Morges. Elle a été juge au tribunal d’arrondissement, puis préfète du district de Lausanne. Depuis sa retraite, elle s’adonne à l’écriture. La lutte contre l’injustice, la violence et le racisme sont au cœur de ses romans.

Résumé:
Comprendre et accompagner les enfants victimes de violences conjugales. « Une approche très humaine et humaniste d’une réalité sociétale actuelle et interpellante » Les violences faites aux femmes sont multiples. Les réseaux de soutien s’activent chaque jour davantage pour les protéger. Les auteurs de cette violence intime commencent eux aussi à être pris en charge. Mais les enfants ? Sont-ils préservés ? Nous voudrions le croire mais la réalité nous prouve le contraire. Ils souffrent réellement de vivre auprès d’un père qui exerce une violence sur leur mère. Qu’éprouvent-ils ? Avec quelles conséquences identitaires ? Ces enfants vont développer des schémas de défense. Entre peur, résignation, honte ou haine, ils vont composer, coûte que coûte, tant bien que mal, avec cette réalité. Une réalité qui variera selon qu’ils sont fille ou garçon. Leur devenir adulte en sera marqué, parfois terriblement, souvent profondément. S’appuyant sur une longue pratique thérapeutique et sur de nombreux exemples ou témoignages, l’auteur clarifie les expériences fondamentales qu’un enfant pris dans la tourmente conjugale peut rencontrer. Il tente de dégager du sens de tous ces cas de figure, d’en comprendre les impacts, très variables d’un enfant à l’autre, et d’approcher au plus près la réalité intime de ces  » enfants du passé dans les adultes d’aujourd’hui « .


L’auteur:
Jean-Luc Tournier est psychosociologue, psychothérapeute et consultant en organisations sociales. Il exerce en tant que clinicien dans les environnements les plus divers.

Résumé:
Après son livre sur la prise en charge des victimes de violences conjugales, l’auteur s’intéresse maintenant aux enfants. En effet, il est important de faire la distinction entre les besoins de la mère et ceux de l’enfant sans pour autant faire disparaître les liens nécessaires entre les deux types de réponses. L’enfant est un être à part entière. Il a ses propres stratégies au-delà de celles déployées par sa mère. Cet ouvrage se propose de les étudier.
Selon le bilan du dispositif « 3919 Violences Femmes Info » de l’année 2021, 98% des femmes indiquent que les enfants sont exposés aux violences, dont 31% sont victimes de violences directes. Malgré les nombreux constats, des lacunes persistent dans la prise en charge des enfants et l’intervention n’arrive pas toujours à assurer leur sécurité et leur bien-être. Différents intervenants sont en première ligne, mais certains professionnels (avocats, travailleurs sociaux, policiers, gendarmes) sont souvent démunis, par manque de formation spécifiques sur cette problématique, et tant le phénomène est complexe.
L’accompagnement des victimes de violences conjugales est bien documenté, mais il est important de rappeler que cela touche également les enfants avec des conséquences importantes. En France, le thème des enfants dans les situations de violences conjugales fait moins l’objet de moins de recherche et d’ouvrage. L’accompagnement à la parentalité est absent.
Face à ce constat, l’auteur évoque quelques perspectives à partir de ses recherches sociologiques et de sa pratique de travailleur social. L’ouvrage propose une méthodologie d’accompagnement rénovée, fondée sur les différents concepts et techniques franco-canadiens, mais en mettant l’accent sur l’aspect multidisciplinaire de cet accompagnement. Travailleur social de terrain depuis vingt-deux ans, l’auteur utilise une technique d’écriture fondée sur la recherche-action, positionnant le lecteur comme chercheur, et lui proposant d’analyser les concepts, notions, théories à l’appui de cas concrets et à la lumière de leur intégration dans l’action, c’est-à-dire dans la pratique d’écoutant.


L’auteur:
Cédric Bienfait est travailleur social depuis 22 ans. Il est titulaire d’un master 2 Sociologie du genre. Actuellement doctorant en sociologie à l’Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales (EHSS). Sa thèse porte sur l’accueil des victimes de violences conjugales par l’institution policière. Il accompagne depuis 19 ans des victimes de violences conjugales, dont 10 ans de service au sein d’un commissariat parisien.

Résumé:
Se protéger soi et protéger son enfant Se séparer d’un partenaire toxique ne met pas fin au lien toxique lorsqu’un enfant est né de cette relation. En effet, quelle que soit l’organisation de garde, les deux parents doivent continuer de communiquer pour assurer l’éducation de leur enfant. L’ex toxique peut redoubler d’efforts pour « prendre sa revanche », en se servant de l’enfant. Refus de coopération, dénigrement de l’autre parent auprès des institutions, manipulation de l’enfant, emprise… Il va souvent vouloir garder le contrôle et le soulagement espéré de la séparation fait alors place à d’autres problèmes pour le parent victime. Cet ouvrage, écrit par une spécialiste de la toxicité parentale, décrit les mécanismes de l’emprise toxique sur l’ex partenaire, mais aussi sur l’enfant. L’auteure enjoint le parent victime à faire le deuil d’une coparentalité idéale et livre les clés d’un nouveau cadre à poser pour se protéger soi et protéger son enfant.

Auteure:
Caroline Bréhat est psychanalyste, psychothérapeute, spécialiste des liens toxiques. Au sein de sa patientèle, elle compte de très nombreux parents séparés aux prises avec un ex toxique. Elle travaille avec l’association Protéger l’enfant et est aussi l’auteure de plusieurs ouvrages : J’ai aimé un manipulateur (Les Arènes, 2010), Mauvais père (Les Arènes, 2016) et Les Mal Aimées (roman, Plessis Editions, 2021).

Résumé:
L’amour est une force profonde capable de nous faire évoluer vers un plein épanouissement. Mais que se passe-t-il lorsque la personne qui nous a déclaré son amour se révèle être un vampire affectif? Ce livre se propose d’étudier au quotidien les méfaits et les conséquences d’une relation amoureuse destructrice avec un manipulateur. A partir de témoignages recueillis, l’auteur expose les mécanismes et les manifestations de cette éprouvante emprise affective et donne des conseils pratiques pour nous en protéger.

L’auteure:
Isabelle Nazare-Aga est thérapeute cognitivo-comportementaliste, formatrice et conférencière. Elle exerce en cabinet et mène des stages d’affirmation et d’estime de soi, de recherche des valeurs personnelles, de communication et de gestion du stress. Elle donne aussi des séminaires sur l’art de faire face aux manipulateurs. Elle est LA spécialiste de la manipulation, régulièrement cité dans les médias.

Résumé:
Parfois, quelqu’un change votre nom et vous devenez Mô-Namour. Parfois, ce même quelqu’un dit qu’il veut jouer et vivre avec vous, mais il ne fait que vous obliger à lui faire des gâteaux, vous prendre pour une balle, et vous envoyer partout à coups de coups. Parfois, quelqu’un d’autre, une étoile tombée de votre douleur, par exemple, vient vous dire la vérité : Hiltedi Kiltème Mézilteveu Dumal. Alors il faut partir, chercher ailleurs la paix. C’est ce qui est arrivé à Isée. Elle était devenue orpheline, elle était devenue une victime, mais ça ne pouvait pas durer.

Chronique Presse:
Voici un livre dont les phrases et les images frémissent longuement dans la tête du lecteur. Les phrases en particulier, si légères et si pesantes, que les enfants sont cependant capables d’entendre – et bien sûr de comprendre. Ce livre dit que la vie, parfois, joue de drôles de tours; il dit qu’un enfant privé de ses parents est un enfant vulnérable; qu’il y a des personnes qui prétendent vouloir du bien et en réalité font du mal; qu’il y a des sortes d’amours qui blessent bien plus qu’ils ne caressent; qu’il faut, dans certaines circonstances, savoir écouter une petite voix au fond de soi, une voix qui chuchote des choses douloureusement vraies, même si on n’a pas envie de les entendre. Ça, c’est pour les adultes, pour montrer l’enjeu de ce livre et pourquoi il est digne d’admiration; il serait vain et sûrement néfaste de faire une telle analyse avec les enfants. Car aux enfants, l’histoire suffit, et cette histoire n’est pas insoutenable: elle met en scène la petite Isée, qui part en vacances avec son doudou «Tadoramour» et ses parents. Mais la voiture rouge s’écrase contre un arbre et les parents d’Isée sont projetés dans le ciel, ils montent «si haut qu’ils doivent être morts». L’enfant se retrouve seule, et c’est à ce moment-là qu’arrive Torlémo le terriblement bien nommé, tout heureux de trouver quelqu’un avec qui s’amuser; Torlémo qui prétend aimer Isée (et commence par changer son nom, autrement dit il nie d’emblée son identité), qui déclare qu’il veut jouer «à la baloune» avec elle et qu’il mangera les gâteaux qu’elle préparera pour lui. Or il joue effectivement avec Isée, mais c’est elle le ballon, et chaque soir, elle doit calmer son insatiable appétit avec des gâteaux de plus en plus gros. Par bonheur une «étoile tombée de sa douleur» dit à la fillette que tout ça, ce n’est pas de l’amour et elle trouve le courage de se révolter; c’est le début d’un long chemin qui mènera Isée vers un monde apaisé, où ses parents finiront même par retomber du ciel… Claude Ponti publie avec Mô-Namour une de ses œuvres les plus fortes; il parle de maltraitance, de violence physique et psychologique, peut-être même d’abus sexuels, car là est son talent: son langage tant verbal que graphique est si puissamment métaphorique qu’il permet au lecteur une interprétation à la mesure de ce qu’il est capable ou désireux de comprendre. Du grand art, vraiment. Sylvie Neeman